Le PEL, une solution pour réduire le taux d’effort des emprunteurs immobiliers selon le Crédit Agricole.
Face à l’effervescence sur le marché du prêt à l’habitat, les autorités financières recommandent la prudence aux banques afin de leur limiter leur exposition au risque. Acteur majeur du secteur, le Crédit Agricole veut inciter les candidats à l’accès à la propriété à mobiliser davantage leur épargne pour boucler leur plan de financement.
Recours accru à l’épargne pour maintenir le taux d’effort en dessous de 33 %
En 2019, la production de crédits immobiliers a atteint des niveaux qui inquiètent le ministre de l’Économie et des Finances.
Aussi, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) recommande une pratique plus « saine » se traduisant par deux impératifs :
• la stricte application de la limite de 33 % de taux d’endettement,
• l’arrêt de l’octroi de prêts de plus de 25 ans.
Pour le Crédit Agricole, ces restrictions soulèvent un problème majeur.
• D’une part, elle souhaite préserver sa position de leader et le dynamisme de son activité.
• D’autre part, elle doit se conformer aux exigences du régulateur.
Quelques pistes ont été dévoilées à l’occasion de la présentation des résultats annuels du groupe pour répondre à ce double enjeu.
Elle envisage notamment d’
inciter les emprunteurs à mobiliser une part plus importante de leur épargne.
L’objectif : maintenir le taux d’effort le plus loin possible en dessous des 33 % réglementaires.
Un moyen d’éviter l’exclusion de 100 000 ménages du marché immobilier
Il faut dire que la Banque verte est bien placée pour savoir que les Français disposent d’économies importantes. Les plans épargne logement (PEL) de ses clients, notamment, représentaient 112 milliards d’euros d’encours en fin 2018. Or, selon Philippe Brassac, directeur général de CASA,
Ce support a justement été créé pour faciliter l’acquisition d’un logement..
Philippe Brassac
En parallèle, cette solution réduirait les encours de ces livrets, allégeant le coût de la rémunération pour les organismes prêteurs.
Enfin, elle permettrait de maintenir les critères de distribution de crédits immobiliers, écartant le risque d’exclusion de 100 000 ménages du marché évoqué par certains représentants du secteur bancaire à l’annonce des injections de Bercy, dont dépend le HCSF.
Pour le dirigeant du groupe mutualiste,
L’opposition entre le Conseil et les établissements prêteurs n’a pas lieu d’être.
Il estime que les règles préconisées par le premier n’indiquent pas de « dérapage de risque » et ne réclament pas la diminution de la production de prêt.
Philippe Brassac soutient d’ailleurs que
Les processus internes du Crédit Agricole en matière d’octroi de prêts à l’habitat offrent un niveau de sécurité élevé.